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Le guide Féret décortique le bordelais |
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Il fallait bien trois ans de travail pour accoucher d'un tel bébé. La 18eme édition de « Bordeaux & ses Vins », est dans les librairies depuis hier. Edité depuis 1850 par les éditions Féret à tel point que l'ouvrage est communément appelé « Le Féret » cette véritable encyclopédie est une mine d'informations (1). D'abord, une série de chapitres écrits par des experts décortique les réalités techniques et économiques du vignoble : cépages, vinifications, production, commerce, appellations, classements... Mais aussi le rôle du verre dans la dégustation ou les bonnes tables de Gironde. Deux nouveautés de cette édition 2007 par rapport à la précédente mouture de 2004.
Alors que le négoce est analysé en fin d'ouvrage, le coeur du Féret est un recensement exhaustif des propriétés bordelaises, classées par appellation, commune et ordre de mérite. Les 1 200 propriétaires ayant réglé une contribution de 650 euros ont un pavé explicatif enrichi (coordonnées, histoire, organigramme, travaux techniques...), les autres sont mentionnés en une ligne ou deux. « En synthèse, depuis les éditions 2001 et 2004, je note de nombreux changements de propriétaires, un mouvement de concentration avec une hausse des surfaces moyennes des propriétés, ainsi qu'un accroissement des hectares vinifiés en cave coopérative », analyse Bruno Boidron, directeur de Féret, qui signe ici sa troisième édition.
La course aux hectares Le plus grand département viticole français (avec l'Hérault) compte maintenant 6 200 crus commercialisant plus de 15 000 marques (noms de châteaux et autres). C'est la première fois depuis 1969 (12eme édition de l'ouvrage) qu'un Féret recense moins de crus que l'édition précédente. Le métier de viticulteur se professionnalise et laisse de moins en moins la place à l'approximation. C'est un effet clair de la crise qui a fait disparaître en trois ans plus de 900 vinificateurs ayant moins de 3 ha (arrachage, vente, terrain à bâtir...). La « non qualité potentielle » perd du terrain en bordelais. C'était un des objectifs, indirect, du Plan Bordeaux (plan anti-crise) échafaudé par la profession en 2004.
Sous l'effet d'une double motivation, la course aux hectares est engagée dans le département. D'un côté, l'amortissement des coûts de production (notamment de matériels) doit s'effectuer sur davantage d'hectares, alors que les prix de vente des vins stagnent depuis des années (sauf pour une centaine de grandes étiquettes). Les volumes permettent ainsi de continuer à dégager des marges. D'un autre côté, ceux qui disposent de débouchés fiables, voire plus nombreux, achètent (ou louent) des hectares pour continuer à fournir les marchés. C'est le cas d'exploitations de belle notoriété (par exemple Sociando Mallet), voir de crus classés. D'autant que les rendements, dans un système viticole mutualisé, sont à la baisse depuis des années.
Dans un département où la vente de raisin est quasi impossible (quand on commercialise des noms de châteaux), les intéressés achètent des hectares. Tout cela sur fond de prix de foncier orienté à la baisse (autour de 15 000 euros l'ha en Aoc bordeaux); excepté, encore une fois, les « pépites » du saint-émilionnais ou des communales du Médoc. Comme certains céréaliers où cette course aux hectares est plus ancienne des viticulteurs girondins ont aujourd'hui plus d'hectares autour de chez eux que de voisins...
(1)
Les éditions Féret, situées en plein centre-ville de Bordeaux, sont spécialisées dans les ouvrages viticoles. www.editions-feret.fr
César Compadre www.sudouest.com
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 | Publié le 04 octobre 2007 à 05:19:31 MST |
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 Types de vins | dernière article ajoutée 2007-10-08 02:45:12
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